Revue
"Volume" y.raibaud@ades.cnrs.fr |
"Géographie,
musique et postcolonialisme
Quelques enjeux
sociospatiaux pour les musiques actuelles"
Appel à
communication,
novembre 2007 |
Projet de
Publication
Appel à communication :
entre 20 000 et 30 000 signes maximum (+ résumé, mots
clés et bibliographie)
à envoyer conjointement à editions@seteun.net et à
y.raibaud@ades.cnrs.fr
– Date limite :
1er novembre 2007 – |
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« GÉOGRAPHIE ET
MUSIQUES : QUELLES PERSPECTIVES ? »
était la question posée le
8 juin 2006 par le laboratoire
Espace et culture à Paris, « Comment la musique vient-elle au territoire
? » celle posée par
le laboratoire ADES-CNRS le 17 mars 2007 à Bordeaux.
Ces deux journées qui
marquent l’entrée des géographes dans la communauté française des
musiciens chercheurs se poursuivent à l’invitation de la revueCopyright
Volume !, la revue de recherche française interdisciplinaire à comité de
lecture autour des musiques populaires . Plusieurs communications faites
lors de ces journées ont pour sujet les musiques actuelles et/ou du
monde (rock, rap, techno, salsa, musique africaine, batucada…) et leur
vogue dans les pays du Nord. Ces musiques, qu’on dit issues en partie
d’une même matrice afro-américaine et qui ont été rapidement adoptées
par les jeunes des classes populaires européennes dans un contexte de
crise sociale urbaine, ne sont-elles pas marquées à la fois par le
colonialisme (et en particulier par la déportation de populations
africaines en Amérique) et par le post-colonialisme (la fi n des empires
coloniaux et les migrations vers l’Europe des ressortissants des
anciennes colonies) ?
Dans une approche de géographie postcoloniale, il nous semble que deux
tropismes se dégagent de l’intérêt (de l’appétit) qui se manifeste pour
les musiques actuelles et/ou du monde. En premier lieu l’empathie pour
les peuples dominés auxquels les jeunes qui se pensaient à une époque «
sans futur » se sont identifi és au départ dans les quartiers les plus
fragilisés des villes puis dans toutes les couches de la population. En
second lieu l’exotisme, désir d’Afrique, d’Orient ou d’Amérique qui se
réalise par des voyages fantasmés à travers l’écoute musicale, les
concerts, les festivals, les pratiques culturelles, voire les pratiques
engagées antiracistes ou humanitaires.
Quels effets ces modes et
ces pratiques ont-elles sur les espaces auxquels elles se réfèrent :
quartiers d’exil des grandes métropoles, territoires et nations en
mutation du Sud qui se réapproprient ces musiques au service des
identités locales ? Que représente la fi gure du musicien noir ou métis,
sud-africain, caribéen, brésilien, nord-américain ou français « issu de
l’immigration » pour les musiques actuelles et/ou du monde ? Peut-on
poser l’hypothèse que ces modes musicales participent à la construction
de nouveaux imaginaires territoriaux ? Ont-elles un rôle de régulation
des tensions sociales dans des contextes urbains profondément modifi és
par les migrations ? Participent-elles à la reproduction des hiérarchies
sociospatiales en désignant les territoires par des cultures qui leur
sembleraient « naturellement » attachées ? |
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