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Colloque |
"Les transitions professionnelles dans
les associations"
présenté par Eric GALLIBOUR et
Yves RAIBAUD,
RESUMES DES COMMUNICATIONS DU COLLOQUE
DES 25 & 26 AVRIL 2007
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Organisation :
MIRCTA
& CEMEA Aquitaine
en partenariat avec :
l'AFS (Association
Française
de Sociologie),
l'UMR 5185 ADES - CNRS,
l'ONMAS
(Observatoire National des Métiers de L'Animation
et du Sport) |
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Lors du dernier congrès de l’AFS
(Bordeaux 2006), plusieurs communications du Réseau Thématique 35
« Sociologie de l’engagement, du bénévolat et de la vie associative »
ont développé l’idée que le monde associatif est un lieu où
s’expérimentent à la fois de nouvelles formes d’engagement et un nouveau
rapport au travail dans lesquels les frontières entre activités
bénévoles et professionnelles, militantisme et réalisation de soi se
brouillent (D. Ferrand-Bechmann, 2004). Parallèlement, alors qu’émerge
la notion de volontariat et le cadre juridique qui l’accompagne, les
CEMEA travaillent sur un plan national de formation des bénévoles
associatifs. L’Observatoire National des Métiers de l’Animation et du
Sport (dont la dernière publication a pour nom « les transitions
professionnelles vers les métiers de l’animation et du sport » [J.P.
Augustin, 2004]) lance de son côté une série d’étude destinées à mesurer
le volume réel de ce nouveau champ professionnel largement issu du monde
associatif. Il ne manquait plus à ce consensus que le partenariat de la
Maison des Sciences de l’Homme d’Aquitaine et de l’Unité de Recherche
ADES-CNRS pour soutenir l’aspect scientifique de ces journées : c’est
chose faite, le travail peut à présent commencer sous de bons auspices. L’objectif de ces journées sera donc
d’interroger le mondes associatif à travers ces nouvelles formes
d’engagement et de travail prioritairement dans le champ de la culture,
de l’animation et de l’éducation populaire, mais aussi dans celui du
sport et des loisirs, de l’action humanitaire et des associations issues
des « nouveaux mouvements sociaux ». Le fil conducteur proposé consiste
à illustrer les transitions entre bénévolat, volontariat et
professionnalisation dans le monde associatif. On pourra se demander ce
que recouvrent aujourd’hui les registres de l’engagement (militant,
professionnel, confessionnel, politique, social, culturel etc.) et
interroger les parcours, trajectoires, et expériences qui en découlent
et se construisent sous diverses formes dans le monde associatif.
L’engagement ne pourrait-il pas être aussi défini comme une transition
entre des compétences tirées de la socialisation familiale ou culturelle
de l’individu et une professionnalisation choisie dans des objectifs de
réalisation personnelle, d’invention de soi ? L’identité sexuée,
l’appartenance de classe, l’assignation des individus à une culture ou
un groupe minoritaire ne sont-ils pas souvent mobilisés dans
l’engagement associatif comme une compétence au service d’un projet de
vie, d’un projet de société ou d’une professionnalisation ? La proximité
entre innovation culturelle et pratiques déviantes (dans les
rave-parties, la glisse urbaine, la culture queer) peut-elle
être une marge féconde pour des transitions professionnelles ? Arrivé-e
au terme de ces transitions professionnelles, l’acteur-e associatif-ve
bénévole, volontaire ou professionnel-le n’est il-elle pas devenu-e
comme l’artiste : « une incarnation possible du travailleur du futur
(…), inventif, mobile, indocile aux hiérarchies, intrinsèquement motivé,
pris dans une économie de l’incertain (…) exprimant à présent avec
toutes ses ambivalences un idéal possible du travail qualifié à forte
valeur ajoutée » ? (P.M. Menger, 2002). Ces transitions
professionnelles ne sont elles pas aussi des
transitions "négatives", synonymes de précarité, d'incertitude et
d'absence d'alternatives ?
A partir de ces questionnements, il sera
demandé aux intervenants de proposer une approche conceptuelle et/ou
critique, fondée sur des exemples concrets, gravitant autour de quelques
figures de l’acteur-e associatif-ve bénévole ou professionnel-le:
-
« L’artiste engagé-e » dans le monde
associatif en marge ou en lien avec des institutions culturelles
nationales ou décentralisées,
-
« L’adepte et/ou l’initié-e » des
pratiques musicales, culturelles et sportives émergentes qui
développe ses activités en investissant et/ou en détournant les
espaces publics (espaces urbains, falaises, côtes littorales…),
-
« Le-la bénévole et/ou
professionnel(le) » intervenant dans le champ de l’animation et de
l’éducation populaire, de l’action humanitaire et du développement,
-
« Les acteurs-es alternatif »
engagés-es dans des « nouveaux » mouvements sociaux ayant pour but
le changement social et/ou la reconnaissance de l’altérité.
Selon la quantité et la qualité des
communications proposées et les thématiques abordées par celle-ci, les
journées s’organiseront en plusieurs ateliers. Ceux-ci aborderont
l’engagement dans le monde associatif en fonction des parcours et
illustreront les transitions entre bénévolat et professionnalisation,
l’environnement associatif qui le porte et l’aspect plus ou moins
innovant de la démarche.
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1.
BAZIN
Hugues |
Nouvelles professionnalités des acteurs populaires
associatifs,
les espaces intermédiaires d’innovation sociale
Notre communication propose de s’appuyer
sur une étude que mettons en place à partir de mars 2007 sur les
« Nouvelles professionnalités des acteurs populaires associatifs ». Elle
est basée sur un réseau d’acteurs associatifs qui, selon un principe de
recherche-action, « s’auto-saisissent » de l’étude en questionnant leurs
pratiques et en posant des enjeux autour de l'innovation sociale, des
nouvelles professionnalités, des économies alternatives, de la
formation, de l'engament des jeunes, du rôle des associations. Nous
partons de l’hypothèse que l’association devient le support au
développement d’espaces socioprofessionnels particuliers, les « espaces
intermédiaires ». Ils instaurent une relation inédite entre des
expériences informelles et une reconnaissance professionnelle. Ce n’est
sans doute pas un hasard si en partie les expériences que nous
traiterons sont issues d’espaces urbains culturels interstitiels
(pratiques de rue, non-académiques, émergentes). Nous pensons ici au
réseau « espaces populaires de création culturelle »
(http://espaces-populaires.recherche-action.fr). Son développement
inter-régional depuis 2002 représente la nécessité pour nouvelle
génération d’acteurs issue de l’autoformation, de l’expérimentation, de
construire de nouveaux outils d’action et de connaissance, des nouvelles
formes d’organisation qui correspondent à leurs enjeux. Il s’agit en
particulier de maîtriser le sens et la finalité de leur travail,
affirmer un rôle et une place dans le champ social et culturel en
influençant l’orientation des logiques de développement régional.
L’association 1901 est devenue un outil, support de projets. En
interrogeant la notion de projet, l’association apparaît alors comme un
indicateur des mutations de la société et particulièrement, de la place
des jeunes acteurs populaires dans les formes contemporaines
d’engagement et de professionnalisation.
à ce titre, il nous paraît
important de ne pas séparer un projet socioprofessionnel, de la
dimension du rapport au travail. L’articulation des années 1980
soulevait une mutation de société et une crise de modèle politique, un
certain nombre de défis que le mouvement associatif n’a pas toujours su
ou pu relever, en particulier dans l’articulation entre éducation
populaire, politique de la ville et action culturelle. Nous notons
aujourd’hui une nouvelle vitalité caractérisée par un foisonnement
associatif en milieu populaire. Elle décrit un autre rapport au travail
(formation, professionnalisation, production) et au territoire
(local/global, quartiers populaires/espace public). Par exemple :
l’accompagnement de pratiques émergentes, un savoir-faire en situation
où se dégagent un nouveau champ de compétences, la constitution
d’espaces socioprofessionnels intermédiaires, l’autoformation et la
validation d’expérience par l’expérimentation, la question d’une
économie plurielle entre rue et institution, privé et public, proximité
et globalisation…
Nous pourrons ainsi vérifier si
l’engagement associatif est toujours inséparable du rôle d’innovation
sociale, économique et politique initié à la base par l’expérimentation
en milieu populaire.
Nom/titre :
Hugues Bazin, chercheur en sciences sociales
Adresse :
5 rue du Guichet – BP 67 – 92114 CLICHY cedex
Tél/Fax/GSM. :
0147300083, 0147303621, 0603513515
E-mail/Web :
bazin@recherche-action.fr -
www.recherche-action.fr
Biographie –
bibliographie : téléchargeable
à l’adresse :
http://hugues-bazin.recherche-action.fr/wp-content/uploads/File/Bio_HB.doc
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2.
BILLAUD
Anthony |
La
professionnalisation des associations par la collecte de fonds de rue :
figures
des "nouveaux professionnels engagés"
La
problématique portant sur la professionnalisation des associations est
maintenant bien ancrée, au niveau pratique et théorique, ce qui peut en
partie s’expliquer par la variable du financement. En effet, les besoins
financiers croissants de ces acteurs non gouvernementaux ont favorisé
l’émergence d’un véritable "marché" de la collecte de fonds auprès des
donateurs privés. Ce marché a ainsi vu apparaître de nouveaux outils de
fundraising. C’est le cas de ce que l’on nomme le Face to face
ou Street fundraising, qui se base sur un média simple : la rue.
Initié en 1995 par l’association WWF en Autriche, repris et diffusé par
Greenpeace en Europe, cet « outil révolutionnaire » qu’est la collecte
de fonds de rue va imprimer de nouvelles dynamiques et de nouvelles
figures au sein du milieu associatif. L’hypothèse est que le
développement de cette collecte de fonds renforce nécessairement la
professionnalisation des associations, d’autant plus lorsque la collecte
est sous traitée à des sociétés de conseils ou de communication. Se
dessine alors de "nouveaux profils" dans le secteur de la collecte de
fonds, que nous qualifierons de "nouveaux professionnels engagés". Ces
acteurs combinent à la fois une "carrière" militante et
professionnelle, des valeurs associatives et une visée lucrative.
À partir d’une enquête empirique de plus de deux ans en France, l’enjeu
de ma communication est ainsi d’analyser ces nouvelles figures, engagées
pour recruter de nouveaux donateurs, et ainsi augmenter les ressources
des associations, tout en maintenant une posture militante. Diplômé
d’une école de commerce, militant chez Greenpeace pendant quatre ans et
premier acteur à avoir introduit la collecte de fonds de rue en France,
puis gérant d’une société de conseil spécialisée dans cette forme de
collecte –ONG Conseil- et adhérent à cinq associations, telle est la
"trajectoire" de l’une de ces nouvelles figures dites "professionnelles
engagées", que nous approfondirons à travers la communication. c
Doctorant
de l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS) de Paris,
formation doctorale « Recherches Comparatives sur le Développement ».
Rattaché au Centre d’Etudes Africaines (CEA). Consultant pour la société
ONG Conseil. Adresse professionnelle : (A l’intention du Pr. U.
Schuerkens), 105 Bd. Raspail, 75006 Paris.
Adresse
personnelle : 26 rue Ramus, 75020 Paris
Tél :
06-87-25-84-78
anthonybillaud@yahoo.fr
on |
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3.
BOURRIAU
Jean |
Bénévolat, volontariat, salariat ;
Parcours associatifs : de quoi
parle-t-on ?
Les associations ont toujours revendiqué
d’être des creusets de la vie citoyenne, des écoles de la démocratie,
des tremplins pour l’engagement. Tout au long du vingtième siècle, les
associations d’éducation populaire ont montré la réalité de cette
« formation civique en situation » en particulier par les témoignages
concrets que constituent les « parcours associatifs ». Combien d’enfants
et de jeunes sont devenus en grandissant des animateurs bénévoles, puis
des responsables associatifs ou des salariés de l’association après
avoir vécu une histoire particulière dans un rapport spécifique à une
association… cependant, de profondes mutations sont intervenues dans les
vingt dernières années, ainsi :
-
La suspension du service national et disparition de facto des
objecteurs de conscience
-
Les évolutions institutionnelles du volontariat
-
L’apparition des emplois aidés et la mise en place des emplois
jeunes
Ces mutations sont intervenues dans un
contexte contraint où le financement même des associations, le soutien
public dont elles étaient l’objet, les réglementations qui impactaient
sur leurs projets et activités vivaient également de grandes mutations.
Le sens même du concept de « bénévole » en est profondément bouleversé.
Le regard sur le bénévolat est transformé comme en témoigne l’émergence
d’ « agences du bénévolat ».
Que devient dans ce contexte la notion de
« parcours associatif » ?
La communication s’appuiera sur deux
entrées.
-
Les ressources humaines ou les potentiels humains de
l’association. Etudier les « statuts » de bénévoles, volontaires et
salariés à travers des femmes et des hommes qui les portent ou les ont
portés doit permettre de choisir entre des termes qui correspondent
peut-être à des visions différentes, voire d’en trouver un troisième…
-
Les structures associatives : L’existence de ces différents
statuts au sein d’une association n’est pas le fruit du hasard, mais le
résultat d’une approche politique du volontariat, du bénévolat et du
salariat, des pratiques mises en oeuvre et des représentations qui
constituent le contexte de l’association.
Elle s’appuiera par ailleurs sur des
exemples concrets issus des douze associations membres de la
coordination du travail volontaire Cotravaux et de ses partenaires et
bénéficiera des apports de l’Observatoire National du Volontariat
collectif mis en œuvre par Cotravaux depuis juillet 2005.de
Chargé de mission
éducation populaire au Conseil général de Seine-Saint-Denis
Docteur en Sciences
de l’éducation,
Conseil général de
Seine-Saint-Denis, DCAF, Cité administrative n°2, Bat J, 93 000 Bobigny
Tél : 01 43 93 94 89
Courriel : jbourrieau@cg93.fr
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4.
CALAMEL C.
et
PESCE S. |
Entre vocation, projet et intégration :
le contrat de volontariat est-il un moyen d'inscription sociale pour
l'artiste ?
Cette communication interroge le Contrat
de Volontariat comme éventuel lieu d’engagement pour des artistes. Il
est difficile à ce jour d’obtenir des données sur la manière dont ce
contrat est investi par ce public ; il est néanmoins possible de dégager
des perspectives, au regard de leurs situations professionnelles
multiples et des spécificités du volontariat. Les caractéristiques du
Contrat de Volontariat ouvrent a priori un champ intéressant pour
les artistes : il prévoit notamment le développement d’activités
culturelles ; il suppose la possibilité d’une négociation sur les formes
d’intervention de l’artiste ; il permet la production d’œuvres
parallèlement aux missions volontaires. Il présente des outils de
reconnaissance (via la VAE), la possibilité d’investir de nouveaux
réseaux : autant de moyens pour l’artiste de développer son
employabilité. A contrario, le volontariat peut prendre la forme
d’une activité précaire, et l’artiste y trouver une forme de
sous-salariat qu’il choisira par contrainte, faute de mieux. Pour faire
du volontariat une expérience riche, nous interrogeons trois dimensions
de l’expérience professionnelle de l’artiste : vocation, projet,
intégration. C’est au regard de ce modèle que nous souhaitons développer
des préconisations : notre objectif est de définir des modalités
possibles d’accompagnement de l’artiste dans un tel cadre.
Charles
Calamel
Doctorant en Sciences
de l’Education / CREF - Paris X
Nanterre
Adresse personnelle : 21 rue de la
République – 94430 Chennevières
Tél. : 06 80 15 66
41
charles.calamel@wanadoo.fr
Sébastien Pesce
Doctorant en Sciences de l’Education / CREF - Paris X Nanterre
Adresse personnelle :
28 rue Serge Veau – 77650 St Loup de Naud
Tél. : 06 74 53 35 63
s.pesce@wanadoo.fr
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5.
DUSSUET
Annie,
FLAHAUT
Erika,
LOISEAU
Dominique |
Bénévolat et salariat : quelle
coexistence dans les associations ?
Comme d’autres organisations productives,
les associations sont utilisatrices de travail, mais à la différence des
entreprises à but lucratif ou des administrations publiques, elles font
appel au travail bénévole à côté, et parfois à la place du travail
salarié. Elles le justifient en soulignant les « valeurs » qu’elles
cherchent à promouvoir : l’activité des bénévoles ne serait alors qu’une
forme d’engagement politique. Mais elles sont aussi employeurs de
salarié-e-s et à ce titre soumises aux règles du droit du travail.
Comment se manifeste la coexistence de
ces deux formes d’utilisation du travail ? Les organisations ont-elles
des pratiques spécifiques de gestion des ressources humaines ?
Appliquent-elles les mêmes règles aux salariés et aux bénévoles ?
Demandent-elles aussi à leurs salariés un engagement sur les valeurs ?
Participent-elles, ou non, et comment, à des processus de
professionnalisation de leurs bénévoles ? Quelles relations
entretiennent-elles avec les instances représentatives des salariés,
syndicats en particulier ?
C’est à partir des premiers résultats
d’une recherche en cours portant particulièrement sur les associations
familiales, celles qui oeuvrent dans le domaine environnemental, ainsi
que celles qui défendent les droits des femmes que nous tenterons de
répondre à ces questions. Nous montrerons comment les pratiques des
associations à l’égard de leurs salariés sont influencées par la
présence de bénévoles, mais aussi comment l’utilisation du bénévolat
tend à se rapprocher des fonctionnements communs des entreprises en
matière de gestion des ressources humaines, instaurant entre ces deux
modalités d’utilisation du travail une sorte de continuum.
Annie DUSSUET – MCF Département de
Sociologie, chemin de la Censive du Tertre, BP 91227, 44312 – Nantes
cedex 03 GTM /UMR 15 rue de la Genvrie – 49000 - Angers 02 41 47 61 06
annie.dussuet@univ-nantes.fr
a.dussuet@wanadoo.fr
Erika FLAHAULT - MCFCUEP, Université du
Maine / GREGUM-ESO UMR 6590, Bd Pythagore, 72085 Le MANS cedex 9 02 43
83 39 41Erika.Flahault@univ-lemans.fr
Dominique LOISEAU, enseignante de lycée et
chercheuse Université de Nantes, chemin de la Censive du Tertre, BP
91227, 44312 – Nantes cedex 03 6 rue Gay-Lussac - 44600- Saint-Nazaire
02 40 70 27 62
do.loiseau@wanadoo.fr
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6.
GALLIBOUR
Eric |
REGARD SUR LES COMPETENCES DES ANIMATEURS DANS LES ASSOCIATIONS D’AIDE
AU DEVELOPPEMENT ET DE GESTION DE L’ACTION HUMANITAIRE
Le secteur de l’aide humanitaire et du
développement emploie depuis quelques années des animateurs dont les
compétences sont recherchées par les ONG dans le cadre de l’application
de programmes et de projets financés par les organismes internationaux.
Si les activités et les profils des agents de développement ont fait
l’objet de nombreuses analyses depuis les années 1960, le cas des
animateurs n’a été jusqu’à présent que très peu étudié. L’histoire
récente de la formation des animateurs dans la filière Gestion et
Développement de l’Action Humanitaire (GDAH) créée en 1994 au sein de
l’IUT Michel de Montaigne de l’Université de Bordeaux 3, montre que des
expériences bénévoles et professionnelles acquises par les animateurs,
dans le domaine de l’éducation et de la formation, de l’économie
solidaire et de la santé, de l’agriculture et de l’environnement, sont
transférables vers des pays du Sud. A partir d’une analyse des
différents registres de compétences mobilisés par ces nouveaux acteurs
du développement, l’auteur se propose de souligner les complémentarités
et les différences entre les métiers de l’animation et ceux du
développement. Il démontre ainsi l’intérêt de s’attacher aux liens
existants entre l’engagement bénévole et professionnel de ces animateurs
pour rendre compte de leurs compétences et des enjeux que soulève leur
adaptation aux modes de fonctionnement des ONG agissant dans les pays du
Sud.
Doctorant, université
de de Grenoble 2
Sociologue consultant
gallibs@yahoo.fr
Tel : 06 66 55 99 81
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7.
GILLET
Jean-Claude |
Les professionnels de l’animation :
chemin en boucle ou chemin des écoliers ?
Il y a déjà presque 20 ans je mettais
l’accent sur les discours contrastés entre "l'univers chaud de
l'animation" (tout est possible et l'animation est un facteur de
transformation et de progrès social) et "l'univers froid" (une tentative
impossible avec l'animation comme instrument de conservation et de
normalisation sociale), débat qui repose sur l'affrontement implicite de
deux prises de position philosophiques sur la question de la liberté des
sujets, l'une humaniste, l'autre déterministe, et de leurs dérivés
sociologiques concernant les stratégies virtuelles ou réelles des
acteurs professionnels que sont les animateurs. Je proposais alors de
refuser le choix réducteur entre un ordre où " l'histoire est un
processus sans sujets " (L. Althusser) et un désordre où l'homme
" machine désirante " (G. Deleuze et F. Guattari) serait l'unique
créateur des dynamiques sociales s'appuyant sur les passions humaines.
Je me dirigeais vers un autre postulat, celui d’une interaction des
déterminants probables et des interventions possibles d'un acteur social
(tel que l'animateur), donc sujet, lui-même orienté dans ses actions par
la situation sociale qui détermine à son tour la nature, l'ampleur et la
portée de l'interaction. Il est dès lors possible de considérer
l'animation comme relevant d'une philosophie de la praxis, c'est-à-dire
que les structures sociales dans lesquelles elle s'inscrit sont à la
fois des déterminants, mais aussi produits de l'action humaine, la
rendant tout à la fois possible et limitée. La praxis, c'est le point de
rencontre entre ces oppositions entre production et reproduction, c'est
l'idée d'un faire qui peut aussi être créateur de réalités et de sens
nouveaux. Mais ces oppositions entre transformation sociale et
reproduction rebondissent de façon récurrente : encore aujourd’hui
certains considèrent que le bénévole ou le militant ne peut être ni
expert, ni rémunéré, et que les animateurs professionnels ne peuvent
être engagés puisqu’ils sont salariés. De plus un discours souvent
nostalgique se lamente sur la perte des valeurs, en particulier pour
cette catégorie que sont les jeunes animateurs ou les candidats à
l’animation, d’autant plus que leur désertion des formes traditionnelles
d’engagement syndical, politique ou fédéral seraient des signes
alarmants pour l’animation socioculturelle ou l’éducation populaire.
Nous tenterons que montrer que cette théorie s’apparente à une vision
« borgne » de l’animation, bien loin de la dialectique de la
professionnalisation (ou de la dialogique selon E. Morin) qui structure
la réalité des pratiques, en nous appuyant sur quelques enquêtes locales
et sur une dimension internationale. En définitive, c’est peut-être
ailleurs que se trouve la question essentielle : celle de la répartition
des rôles entre bénévoles et professionnels dans la prise de décision
politique concernant le champ associatif.
Professeur émérite en Sciences
de l'éducation
Université de Bordeaux 3 - IUT Michel de Montaigne, rue Naudet BP 204 -
33175 Gradignan cedex
tel bureau : 05 57 12 21 52 - fax 05 57 12 21 37
tel personnel : 08 72 40 35 86 - tel mobile : 06 79 01 05 61
Courriel :
gillet@iut.u-bordeaux3.fr
Site web :
http:\\jeanclaudegillet.free.fr -
http://colloque.cs.free.fr
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8.
LANGEARD
Chloé |
BÉNÉVOLAT ET SALARIAT DANS LE MONDE
ASSOCIATIF CULTUREL :
QUELLES RÉALITÉS ?
Le cas des intermittents du spectacle
Notre communication vise à éclairer les
réalités du bénévolat et du salariat dans le secteur associatif
culturel, à travers l’analyse des trajectoires des salariés
intermittents du spectacle. En effet, si le bénévolat est synonyme de
don de soi dans le registre vocationnel de ce groupe professionnel,
reste qu’il constitue dans l’exercice pratique du métier un mode de
professionnalisation. L’entrée dans le milieu du spectacle n’étant
sanctionnée par aucune barrière formelle, la socialisation au milieu est
un élément clé de leur professionnalisation. Elle explique que nombre
d’entre eux ont intégré ce secteur par le biais du bénévolat. Au fil de
leur parcours, l’engagement bénévole devient une ressource pour se
maintenir en activité sur un marché du travail désintégré. Enfin, la
forme associative offre aux salariés intermittents du spectacle la
possibilité de concilier l’autonomie propre aux travailleurs
indépendants avec les protections du salariat, d’une part ; permet à
leurs initiateurs d’être leur propre employeur, d’autre part.
L’auto-emploi, pratique répandue dans le milieu, repose sur une
instrumentalisation de l’association loi 1901 via un montage
juridique. Partant, ces salariés se constituent en véritables
entrepreneurs dans le but de conquérir une autonomie accrue et ce, à
moindre coût. Aussi, dans ce secteur la distinction entre le travail et
le non-travail, entre le salariat et l’indépendance, entre
l’intéressement et le bénévolat fait question.
Attachée Temporaire d’Enseignement et de
Recherche en Sociologie, LAPSAC / Université Victor Segalen, Bordeaux 2, 3
ter, place de la Victoire, F- 33076 BORDEAUX CEDEX, 06.63.85.89.14
chloelangeard@yahoo.fr
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9.
LE COQ
Sophie |
Les associations artistiques :
entre dérégulation sociale et espace de
professionnalisatio
L’opportunité d’observer à la fois de l’intérieur – notamment par le
suivi de la création d’une compagnie
chorégraphique – et de l’extérieur – notamment par une étude réalisée
pour le Conseil Général 29 sur le spectacle vivant en Finistère –
l’organisation associative d’activités artistiques nous invite à
investir la réflexion sur le relevé d’un paradoxe. En effet,
l’institution d’une association artistique accule son initiateur à
alterner les figures de l’entrepreneur, du salarié et aussi du
volontaire et du bénévole. Mais, c’est surtout l’absence de régulation
statutaire dans les relations entre artistes et leurs différents
interlocuteurs (particulièrement les représentants des collectivités
territoriales et les programmateurs) qui est susceptible d’ouvrir sur
une fragilité sociale parce qu’elle laisse à la charge des artistes le
recours à des ressources individuellement construites pour résoudre les
déséquilibres dans les échanges sociaux de teneur professionnelle. Par
ailleurs, si les artistes jouissent, – ou subissent – d’une manière
générale, d’une représentation sociale vocationnelle de leur activité,
les soutiens publics auxquels ces associations artistiques peuvent
prétendre les enjoint de satisfaire certains critères (par exemple,
l’engagement de plusieurs programmations, etc.) susceptibles de répondre
au dessein d’une professionnalisation.
Mcf sociologie,
Université de Rennes II / LAS/ LARES
ZAC Atalante
Champeaux 3, Allée Adolphe Bobierre 35 000 Rennes
Tèl : 02 23 46 14 70
Fax : 02 23 46 14 75
sophie.lecoq@uhb.fr
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10.
LOIRAND
Gildas |
Une économie du compromis.
Quelques conséquences de l’extension
du salariat dans les associations sportives
La notion de « professionnalisation »
classiquement mobilisée pour analyser les transformations en cours de
l’univers associatif présente assurément le défaut majeur de confondre
dans un même genre des phénomènes concrets pourtant irréductibles les
uns aux autres. Prenant théoriquement pour parti de chercher à
s’affranchir d’un tel obstacle conceptuel, cette communication envisage
de questionner ce qu’il advient au cœur même d’associations « loi 1901 »
lorsqu’un encadrement technique et/ou administratif salarié et qualifié
en vient à se surajouter, voire à se substituer, à une main-d’œuvre
antérieurement bénévole. A partir de l’étude de quelques associations
sportives favorisant le « penser par cas » promu par J.C Passeron et J.
Revel, il s’agira tout d’abord de montrer que l’extension du salariat se
révèle régulièrement à la fois comme cause et comme conséquence
de nouvelles formes de rationalisation (techniques, organisationnelles,
marchandes, compétitives…) que ne parviennent généralement pas à
objectiver en finesse les analyses portée à construire les changements
observables en terme de « professionnalisation ». Ensuite, et contre les
craintes fréquemment exprimées par les dirigeants sportifs bénévoles, on
insistera sur le fait que la nécessaire rationalisation économique
impliquée par la « transition professionnelle » n’aboutit pas forcément
et mécaniquement à une « perte des valeurs de l’association ». S’il y a
bien « tension » entre professionnels et bénévoles cette tension qui ne
prend pas d’ordinaire la forme d’un conflit ouvert, conduit en effet le
plus souvent à des figures variées de « compromis » quant à la
justification de l’action associative et de son sens. C’est aussi là ce
que l’on s’efforcera de porter au jour.
Sociologue, Maître de conférences / Université de Nantes
– Nantes Atlantique Universités
Centre Nantais de
Sociologie (CENS – EA 3260)
Université de Nantes,
UFR STAPS
25 bis, boulevard Guy Mollet, BP 72206
F. 44322 NANTES Cedex
3
Tél : 02 51 83
92 35,
gildas.loirand@univ-nantes.fr
Coordonnées
personnelles : 28, rue André
Guinoiseau
44400 REZE Tél : 02 40 75 42 96
gildas.loirand@wanadoo.fr
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11.
MENDJELI
Rachid
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LE METIER DE CONTEUR :
ENTRE ENGAGEMENT ET DISTANCIATION
« l’artiste engagé-e » dans le monde
associatif et en lien avec des institutions culturelles nationales ou
décentralisées et internationales. Elle s’inscrit dans le cadre d’une
étude sur l’engagement et la distanciation d’une pratique
professionnelle et militante dans les champs artistiques, politiques et
dans le champ de l’animation « socio-culturelle ».
Comment ces univers professionnels, bénévoles ou volontaires ont-t-ils
été connectés à travers la pratique du métier de conteur ? Il s’agira de
montrer comment ces pratiques sociales relèvent d’espaces à la fois
politiques et artistiques dont l’analyse de l’expérience et les outils
des sciences sociales permettent de les rapprocher par le biais d’une
anthropologie réflexive et d’une socioanalyse de la trajectoire sociale
du métier de conteur dans le monde contemporain.
Dans un premier temps, nous présenterons
les terrains d’enquêtes et les lieux d’observation liée à ces
expériences. Nous décrirons l’espace des relations qui organisent ces
pratiques afin de souligner les limites du transfert de compétences et
des savoirs faire entre les deux métiers pour tenter de définir les
rapports qu’ils entretiennent dans les processus d’engagement et de
distanciation. Dans un second temps, nous illustrerons cette réflexion à
travers l’analyse de l’expérience du métier de conteur. En effet,
si le langage est tout à la fois un
processus et un cadre de socialisation des individus et des groupes
sociaux on considérera la maîtrise de l’art de la parole et des
conditions de la prise de parole publique, du savant du politique et de
l’artiste comme le produit d’une technique liée aux usages du pouvoir
clandestin de la parole. La mise en scène des rapports entre
l’engagement et la distanciation s’opère dans le travail d’articulation
entre eux, d’un ensemble de langage et de codes culturels. Ces concepts
forment l’outillage méthodologique de ce que je définirais comme une
théorie de la pratique du conte oral. Cette théorie correspond à un
véritable modus opérandi.
De ce point de vue, les corps en
l’occurrence, du conteur comme ceux des spectateurs et des publics sont
conçus comme les reflets et les révélateurs des langages de l’engagement
et de la distanciation. En d’autres termes le corps et la parole sont
des instruments de production,de diffusion et de réception d’un ensemble
de messages contenus dans l’œuvre. Ils sont le produit d’un travail de
distanciation de et d’engagement pédagogique de l’artiste. Décrire ainsi
ce modus opérandi c’est définir les usages et la pratique de l’oralité
du conteur comme l’une des figures de la rhétorique la plus approprié
pour l’observation de l’engagement politique. Dans cette perspective, la
théorie de la pratique du conte oral permet d’interroger le statut et
les conditions de la prise de parole publique à travers l’analyse des
formes d’engagement et de distanciation artistique comme objet et enjeux
des discours scientifiques et politiques.
il
Doctorant IEP de
Bordeaux Domaine
universitaire B.P 101
:
r.mendjeli@sciencespobordeaux.fr
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12.
PETIAU
Anne |
De la déviance à la professionnalisation
en musiques électroniques
Les musiques électroniques (ou techno) se
sont développées en France en partie par le biais de réseaux de
diffusion autonomes et amateurs. Des amateurs et des musiciens,
regroupés en association formelle (loi 1901) ou informelle, ont
développé des activités (production musicale et organisation de fêtes)
en marge du secteur institutionnel des « musiques actuelles » et du
secteur professionnalisé du disque et du spectacle vivant. La
communication rendra compte de la figure de l’artiste déviant dans ce
milieu musical, des conceptions partagées sur ce qui fait la valeur de
la musique, sur la manière dont il faut la produire, la jouer, la
distribuer. Il s’agit en effet de faire par soi-même (Do It Yourself),
mais aussi de faire autrement que dans les mondes « commerciaux » des
musiques populaires. On abordera dans un second temps le lien entre
innovation en musique populaire et réseaux alternatifs. C’est en effet
l’ignorance des règles qui ont cours dans les milieux professionnalisés
et institutionnalisés de la musique et du spectacle vivant qui permet la
prolixité de ces acteurs. Il faut en effet voir que les contraintes
législatives sont aussi des contraintes financières. Ignorer les règles
permet aux amateurs de réduire les coûts et de développer tout de même
des activités. A la faveur de l’avancée en âge et grâce à l’expérience
et à la compétence qu’ils ont acquise dans les réseaux autonomes et
alternatifs, une partie de ces musiciens se professionnalise. Nous
rendrons donc compte pour finir de la manière dont peut s’opérer la
transition entre ces espaces alternatifs et les espaces
institutionnalisés et professionnalisés de la musique et du spectacle
vivant.
Anne Petiau, docteure
en sociologie (CEAQ, Université Paris 5)
Formatrice chargée
de recherche à l’IRTSRS de Montrouge
Chargée de cours à
l’Université Paris 5
Adresse postale :
IRTSRS, 1 rue du 11 novembre – 92 120 Montrouge
Téléphone : 01 40 92
01 02, Téléphone portable : 06 61 57 66 00
anne.petiau@gni.asso.fr
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13.
RAIBAUD
Yves
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Transition professionnelle des artistes :
de la création artistique au développement des territoires ruraux en
Aquitaine
La culture joue un rôle dans les nouveaux
équilibres socio-économiques qui s’installent sur les territoires ruraux
aquitains, accompagnée par les lois de décentralisation qui encadrent
les processus de déconstruction, de recomposition et d’émergence
spatiale. Les territoires économiquement fragilisés s’appuient en effet
sur les cohérences culturelles pour affirmer des identités menacées par
les effets de métropolisation et résister aux effets mécaniques de
zonage qui en découle. Le rôle non négligeable des acteurs culturels
(artistes, médiateurs, associations…) dans cette recherche d’identité
induit une montée en puissance du travail culturel sur des territoires
délaissés qui attirent de façon symétrique une offre culturelle en
développement. On assiste parallèlement à une modification des
représentations communes du travail culturel, en particulier du travail
de l’artiste. L’artiste devient un des acteurs de la « petite fabrique
de territoire » auquel il vend sa force de travail pour des projets
définis. « La représentation qui opposait l’artiste au bourgeois et le
monde de l’Art au matérialisme calculateur du travail » (Menger, 2002,
p.98) laisse peu à peu la place à de nouvelles représentations dans
lesquelles « l’artiste voisine avec une incarnation possible du
travailleur du futur avec la figure du professionnel inventif, mobile,
indocile aux hiérarchies, intrinsèquement motivé, pris dans une économie
de l’incertain (…) comme si l’artiste lui-même exprimait à présent, avec
toutes ses ambivalences, un idéal possible du travail qualifié à forte
valeur ajoutée » (id). C’est cette transition professionnelle que nous
nous proposons d’étudier à partir d’études de cas observées dans
plusieurs zones rurales de France métropolitaine.
Mcf géographie / UMR 5185 ADES-CNRS
06 72 73 62 92
y.raibaud@ades.cnrs.fr
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14.
REDON
Gaëlle |
Les collectifs d’engagement par le
théâtre,
à la croisée de la « communauté » et de la « société »
Cette proposition s’appuie sur une étude
menée auprès d’associations théâtrales amateurs et professionnelles du
Languedoc-Roussillon[1].
Afin d’analyser l’organisation et la trajectoire de ces groupements
théâtraux mandatés ou non par les politiques publiques en fonction de
leur niveau de jeu, leur style, le public visé (initié, scolaire, etc.)
et leurs réseaux. Pour comprendre l’engagement des acteurs, tant pour
l’art théâtral que pour le groupe lui-même, ont été mobilisés le concept
de « monde » emprunté à Becker et aux interactionnistes et des méthodes
et outils spécifiques à la sociologie des organisations. Ces
associations ont donc été abordées comme le produit du « travail » de
groupes d’individus, de leurs négociations et de leurs conflits,
internes et externes.
Il apparaît sur le territoire étudié, que
l’ensemble de ces associations se situe dans un contexte de production
qualifiant, fournisseur de perspectives d’évolution et de reconnaissance
sociale, voire professionnelles pour les amateurs ; qu’elles reposent
sur des rencontres inter-personnelles et tendent de plus en plus à
procéder au passage de la sphère privée à la sphère publique. Ainsi, par
leur statut social et juridique d’abord, par la facilité avec laquelle
les groupes peuvent passer du statut d’amateur à celui de professionnel
(et inversement, signe de la forte précarité du milieu) ensuite, par
leur fonctionnement enfin, la frontière entre ces deux pratiques se
révèle inévitablement floue et inconstante.
Docteur en
sociologie-Laboratoire REV / ATER Université Paris
XII (avenue du Général de Gaulle 94000 Créteil)
13 rue Solferino,
villa 6. 94100 St Maur des fossés
06.61.14.95.94 /
01.55.97.24.22
gaelle.redon@voila.fr
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15.
RICORDEAU
Gwenola |
Engagement et bénévolat au sein du système carcéral :
Le cas des visiteurs de prison.
Les
visiteurs de prison sont des bénévoles qui rendent régulièrement visite
à des détenus. À partir d’une observation participante (en tant que
visiteuse de prison) et d’entretiens réalisés dans une grande maison
d’arrêt, on montre comment les visiteurs de prison, malgré leur
marginalité apparente, illustrent la complexité des rapports entre
professionnels et bénévoles, mais aussi l’évolution de la prison – sa
détotalisation ? — dans sa façon de gérer, en son sein, la sphère de
l’engagement bénévole. Nous développerons les axes de réflexion
suivants :
1.
Les rapports entre les visiteurs de prison et les professionnels du
monde carcéral : malgré la coopération généralement observée avec les
professionnels du monde carcéral (les surveillants et les travailleurs
sociaux), il existe des conflits structurels, notamment sur les
modalités d’intervention (la définition du « sale boulot ») et ses buts
(punir ou éduquer).
2.
La difficile professionnalisation des bénévoles : le faible encadrement
de l’activité des visiteurs de prison, héritage historique, est remis
régulièrement en cause. Mais les bénévoles réclament à la fois du
soutien – pour une activité décrite généralement comme « éprouvante » –
et leur indépendance.
3.
La confrontation des motivations de l’engagement au système
pénitentiaire : l’expérience du visiteur est souvent celle de sa
nécessaire adaptation aux contraintes carcérales et la résolution d’un
conflit entre la tentation de la dénonciation et l’exigence de la
neutralité.
Enseignante contractuelle d’enseignement Université Lille-III ,
Groupe de Recherche sur les Actions et Croyances Collectives (gracc)
06 16 10 21 76 gwenola.ricordeau@univ-lille3.fr
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16.
SADOUL
Nicolas |
Le mandat de juge prud’homal : une
activité de travail du salarié associatif
Avec la mise en évidence d’un marché du
travail associatif [Hély, 2005], la croissance de l’emploi associatif a
généré un phénomène de judiciarisation des relations salariales
du champ concerné. Prenant la mesure de ce phénomène, les regroupements
d’employeurs associatifs (et plus largement ceux de l’économie sociale
dont les employeurs mutualistes et coopératifs) ont été élus dans les
conseils de prud’hommes, tribunaux qui ont à trancher les conflits entre
salariés et employeurs. Le conseil des prud’hommes est une juridiction
composée de juges élus représentant à parité les employeurs et les
salariés. Ainsi, depuis 2002, 280 conseillers prud’homaux ont été élus
sur les listes des employeurs de l’économie sociale. Ces juges non
professionnels, qui siègent dans une section dite des « activités
diverses », sont pour près de 50% des professionnels salariés
représentant les entreprises associatives, notamment de la branche de
l’animation. L’étude par entretien de 10 conseillers prud’homaux arrimée
à une observation in vivo des acteurs de cette juridicisation de
la vie associative, nous permettent d’interroger une forme d’engagement
social qui semble articuler divers registres en tensions :
Ø
bénévole dans la fonction
judiciaire/représentant salarié d’une entreprise associative,
Ø
cadre salarié/représentant
un employeur (patronat)
Ø
juriste novice/expert
associatif,
Ø
promoteur associatif du
dialogue civil/acteur judiciaire du dialogue social,
Nous posons l’hypothèse que l’action de
ces juges prud’homaux, qui sont pour la plupart d’entre eux des cadres
associatifs salariés [Sadoul, 2006], leur permet de reconvertir des
savoirs militants en compétences spécifiques. Cette reconversion
[Willemez, 2003] s’effectue par des processus informels de légitimation.
L’élection à la fonction de conseiller prud’homal du collège employeur
constitue le déclenchement d’un processus informel de légitimation par
le droit pouvant même aboutir à une nouvelle légitimation
professionnelle mais également à l’acquisition de nouveaux savoirs
politiques. Ce processus de reconversion s’opère par une activité de
travail [De Terssac, 2006] notamment dans ses dimensions productive,
organisationnelle, marchande et politique. Ce processus peut constituer
une dimension méconnue d’une forme de transition professionnelle [Rose,
1996] de « l’acteur associatif bénévole et/ou professionnel ».
Doctorant en sociologie au Laboratoire
d’Economie et de Sociologie du Travail (LEST - UMR 6123 CNRS,
Université de Provence, Université de la
Méditerranée), 35 avenue Jules Ferry. 13621 - Aix-en-Provence Cedex (nicolas.sadoul@wanadoo.fr),
secrétaire Général de la Ligue de l’enseignement du Var, 484 av. des
lices , 83000 Toulon (nsadoul@laligue.org);
0626 489 335
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17.
SLIMANI
Hassan |
Les freins à « l’emploi sportif »
ou l’ingérence du droit dans les clubs
Sur la base d’une enquête réalisée en
2006-07, en collaboration avec l’un des comités départementaux
olympiques des Pays de la Loire, il s’agit de montrer dans quelle mesure
la problématique du frein à « l’emploi sportif » ne relève pas seulement
des mesures de son financement, comme le pense et le formule les acteurs
qui y prennent part, mais renvoie, selon notre hypothèse, à l’ingérence
du droit du travail et du salariat dans l’organisation traditionnelle de
ce monde associatif. Interroger les formes de « personnification » et
d’appropriation des associations sportives nous permet ainsi
d’objectiver les possibles effets de dépossession par le droit de ce que
les dirigeants ont mis, dans la majorité des cas, du temps à construire.
Questionner, de ce point de vue, le peu de division du « travail » dans
les clubs revient alors à caractériser les conditions effectives de
« sous » ou de « non emploi ». En mesurant leur degré de
bureaucratisation, on cherche ainsi à expliquer en quoi les conditions
sociales, historiques et juridiques de chaque association sont
déterminantes pour embaucher d’un éducateur. Enfin, au moment même où
est adoptée la « convention collective nationale du sport » et où les
effets de la politique des « emplois jeunes » touche à sa fin, se pose
la question du renouvellement de ce type de « travail associatif » pour
lequel les modes d’engagement se traduisent plus par des résistances aux
« transitions professionnelles » que par une adhésion partagée.
Hassen
Slimani,
Enseignant-chercheur IFEPSA-UCO, CENS
49, rue des Perrins
– BP 71 49136 Les Ponts-de-Cé Cedex
hassen.slimani@uco.fr 02 41 45 26 40
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18.
VARI
Judit
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D'une chimère à l'autre :
de la
neutralité scientifique au dé-sengagement du chercheur.
A la quête d'un équilibre
méthodologique.
La menace qui pèse sur toute forme de
catégorisation est la porosité de ses fondations : si les termes ne sont
pas suffisamment définis et les concepts mal posés, plus larges seront
les insterstices, les zones de brouillage des frontières catégorielles.
Les multiples acteurs du monde associatif s'évertuent à échapper à toute
forme d'étiquetage tout en se cherchant une identité commune, et en
étiquetant à leur tour les publics. Catégoriser les multiples mises en
actes des idées politiques, éducatives, sociales des acteurs associatifs
présentent le danger de ne pas pouvoir révéler la richesse et la
complexité des formes d'engagement des acteurs. Parmi les quatre
catégories proposées pour ce colloque : où placer le chercheur-militant
? Où se situerait-il : entre "Le/la bénévole/professionnel" et "les
acteur(e)s alternatifs", dans l'une ou l'autre de ces catégories ? Le
terme de "chercheur-militant est-il le plus pertinent ?
Pour Daniel Céfai
l’enquêteur de terrain se situe à la croisée de trois types de
pertinence ; le chercheur est à la fois une personne ordinaire, un
acteur social et un chercheur scientifique (Céfaï, 2003 : 535-536), il
passe sans cesse de l’un à l’autre, ce qui peut l’amener à une certaine
schizophrénie dont parle également Jean- Pierre Olivier de Sardan.
Celui-ci distingue trois types d’
« implication
forte »
du chercheur sur son terrain
: l'engagement ambigu, la
conversion et le dédoublement statutaire, (Olivier
de Sardan, 2000 : 427) c'est
dans cette
dernière
forme
d’implication
que
se
situerait ma démarche
d’enquête.
En effet, avant de faire de la recherche
sur l’animation, et de porter mon attention sur les pratiques éducatives
des animateurs, j’étais de plusieurs années déjà une insider. En
fait, c‘est mon implication sur le terrain et ma propre socialisation
aux valeurs des CEMEA - notamment la dialectique entre théorie et
pratique -, qui m’a peu à peu conduite à adopter une certaine
réflexivité sur mes pratiques et à constituer à partir de mon
expérience un véritable objet de recherche. Ainsi faisant, je
remettais néanmoins en cause ma propre croyance aux valeurs des CEMEA,
et par là-même mon engagement. A partir de mon expérience de militante
aux CEMEA, de mon engagement initial sur le terrain, puis de mon
désengagement du terrain en raison même de mon activité de recherche,
j'aimerais pour ce colloque, apporter une réflexion d'ordre
méthodologique sur l'engagement du chercheur sur son terrain. Il s'agira
de montrer comment la réflexion théorique peut questionner la pratique
au point de remettre en cause la forme d'engagement initial. L'acte de
recherche devient-il alors en lui-même suffisant en tant qu'acte
militant ?
Doctorante, Centre
d'Etudes des Mouvements Sociaux CEMS - EHESS (Paris)
20 av. Parrat, 91400
Orsay
06.62.65.98.25
vari_judit@yahoo.fr
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19.
WALTER
Emmanuelle,
FALCOZ
Marc |
La persistance de la domination bénévole
dans le sport associatif
Quels effets sur les acteurs ? (bénévoles
et professionnels)
Historiquement marqué par l’activité
bénévole, le sport associatif continue aujourd’hui de se déployer autour
de la figure emblématique du bénévolat et des logiques et valeurs de
l’engagement. Cependant, il est indéniable que l’on peut observer un
processus de professionnalisation au sein des associations sportives.
Selon G. Loirand (2003), les effectifs de la catégorie
socioprofessionnelle « éducateurs sportifs et sportifs professionnels »
se sont vus multipliés par quatre alors que le nombre de licences
sportives délivrées par les fédérations ne s’accroissait, sur la même
période, que de 20 % environ. Ainsi, ces changements dans le sport
associatif semblent modifier la gouvernance jusqu’ici acquise aux
logiques de l’engagement bénévole, et placer les salariés et
professionnels au centre du jeu associatif sportif.
Mais l’analyse comparée de la position et
des conditions des bénévoles et des salariés dans les clubs sportifs
montre que contrairement aux évidences et aux apparences, l’éthique et
les principes du bénévolat continuent d’imprimer toutes les formes
d’activité au sein du sport associatif. Travailler dans le sport
associatif suppose d’accepter la primauté des principes du bénévolat
dans la définition de toutes les activités d’encadrement dans
l’association sportive. Dans ce sens, l’espace associatif sportif est
loin d’être un espace de valorisation du salariat, il semble davantage
se concevoir comme l’espace par excellence de la domination bénévole.
De surcroît, ces changements, et plus
particulièrement la présence accrue de salariés au sein de l’association
sportive, entraînent une mutation du militantisme sportif associatif
traditionnel. Le mode de gouvernance intègre des références managériales
plus en phase avec le monde de l’entreprise, et conduit de plus en plus
de bénévoles à se définir non plus uniquement comme de simples
dirigeants associatifs, mais aussi comme des employeurs, voire des
"cadres stratèges" capable de piloter le développement de l’association.
Ce constat interroge alors sur les
délimitations des compétences entre les salariés et les bénévoles :
- D’une part, il est aisé de constater
qu’il semble difficile, au sein des associations sportives, de donner un
contour précis aux logiques et aux formes « professionnelles ». De
nombreux bénévoles sont indemnisés sans enfreindre la loi, et où les
« professionnels » se doivent d’être aussi un peu bénévoles.
- D’autre part, les bénévoles
revendiquent un « professionnalisme symbolique » qui serait doté des
mêmes compétences et rationalités que celles des professionnels, mais
sans s’inscrire dans un échange marchand. Les bénévoles se
« professionnalisent », mais restent bénévoles.
Les effets de cette confusion profitent
davantage aux bénévoles qu’aux salariés car ils peuvent apparaître comme
des cadres dirigeants, revendiquer compétences et formations, tout en
restant dans une logique de l’engagement. A l’inverse, les salariés
demeurent appréhendés dans une relation marchande dans laquelle ils
échangent contre rémunération un savoir spécifique, technique pour la
plupart du temps. Même profitable au développement de l’association,
leur présence reste ainsi toujours suspectée de pervertir les valeurs du
sport associatif.
FALCOZ Marc, MCF, UFR-STAPS de Reims, Bat.
5 ter/ Campus du Mont de la Housse. BP 1036 51687 REIMS 2, 0662154959
marc.falcoz@univ-reims.fr
WALTER Emmanuelle, MCF, UFR-STAPS de
Reims, Bat. 5 ter/ Campus du Mont de la Housse. BP 1036 51687 REIMS 2
0620095531
emmanuelle.walter@univ-reims.fr
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20.
ZAFFRAN
Joël
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Déclin ou évolution du modèle
d’engagement par les loisirs ?
Le cas du comité d’entreprise EDF-GDF
Le modèle
d’EDF-GDF d’engagement et d’intégration par les loisirs qui pendant des
décennies à organiser les relations professionnelles est-il toujours
intact ? C’est par le biais d’une analyse du rapport des salariés à
l’offre de loisirs proposés par le comité central d’entreprise (la
Caisse Centrale des Activités Sociales) qu’une réponse sera donnée à
cette question. L’enquête menée auprès des électriciens et des gaziers
de France sur les séjours collectifs et les séjours familiaux montre
qu’il y a loin des grands principes revendiqués par les agents à leurs
pratiques. À partir de l’exemple de ces séjours, on proposera d’analyser
cette distance moins par le rejet des valeurs inhérentes au modèle
fondateur de l’entreprise et aux valeurs issues de l’éducation populaire
des séjours collectifs que par les choix multiples que font les salariés
et leur enfant.
joel.zaffran@u-bordeaux2.fr
Université de Bordeaux 2 département de sociologie
3 Ter place de la victoire
33076 Bordeaux cedex
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21
ZIEGELMEYER
Jean-Marc |
L'augmentation de pouvoir, une possible
articulation
entre animation socioculturelle et mouvement social ?
Dans
un premier temps, on s'attachera à préciser les multiples défininitions
d'un concept qui commence à faire florès, particulièrement dans la
sphère nord-américaine. Entre l'empowerment (Rappaport), le pouvoir
d'agir (Ferrand-Bechmann, Le Bossé), l'augmentation du pouvoir (Murard),
voire la démocratie participative (Bacqué) ou dans une veine plus
spinozienne, la puissance d'agir (Benasayag), il existe des linéaments
qu'il conviendra de mettre en évidence, mais aussi des oppositions qu'il
s'agira d'analyser pour en déterminer les enjeux. A partir de cette
revue de détails, on essaiera de poursuivre notre raisonnement en deux
temps : les raisons qui expliquent le faible impact que rencontre encore
ce concept en France, et ce en particulier dans l'animation
socioculturelle. On examinera dans ce cadre comment se pose aujourd'hui
la question du pouvoir dans notre pays . On verra ainsi que la
conception d'un pouvoir souverain reste encore largement majoritaire,
qu'on le défende ou qu'on s'y oppose; et que paradoxalement les français
n'ont « toujours pas coupé la tête au roi » (Foucault). Quand à
l'éducation populaire, puis l'animation socioculturelle,
leurs acteurs se sont pour la plupart cantonnés dans un discours
fortement idéologisé où tout questionnement quant aux effets du pouvoir
qu'ils exerçaient et aux contradictions lié à cette exercice était en
grande partie écarté. Hélas, le délitement du programme intitutionnel (Dubet)
siffle la fin de la partie pour ce type de justification et laisse en
grand désarroi nombre d'animateurs au prise au quotidien avec des
nouveaux modes de gouvernement dont ils peinent à saisir la logique et
les formes possibles de résistance (Ziegelmeyer). Enfin, on tentera de
montrer en quoi les concepts foucaldiens de pouvoir, gouvernementalité,
subjectivation, peuvent nous aider à réfléchir la question de
l'augmentation de pouvoir et à ébaucher quelques pistes pour une
nouvelle articulation entre animation socioculturelle et changement
social. L'ensemble de nos réflexion sera étayé par des éléments
d'enquête recueillis auprès d'animateurs actuellement ou anciennement en
formation, en particulier ayant travaillé sur la question de l'accès au
logement à l'occasion du récent mouvement social.
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